Sans Titre
Objet musée
Inventory number : 11830
Title : Sans Titre
Controlled denomination : Oeuvre d'art-peinture
Object designation : Huile sur toile de Moshe Kupferman, 1986
Dimensions : 131,0 cm x 195,0 cm
Acquisition method : don
Source of acquisition :
Related people/organisations : Kupferman, Moshe
Dating (period) :
Production date : 1986
Geographical provenance :
Informations historiques : KUPFERMAN (1926-2003) (voir biographie CV récent dans la farde documentation)
Par Yona Fischer
Extrait du catalogue Moshe Kupferman
Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne, Galeries contemporaines
14avril-24 mai 1987
La peinture du Kupferman n'est peut-être abstraite qu'à la surface. Les lignes parallèles, la forme de l'Y, qui prennent possession de l'ensemble du plan pictural, sont nées dans l'esprit de Kupferman comme des "Formes essentielles". Elles se sont transformées dans sa conscience en forme "représentatives", en formes "dignes de représenter la mémoire dans le présent" par la synchronisation de temps divers. Signes indéchiffrables, elles s'affirment pourtant comme le témoignage d'un esprit constamment aux aguets. Elles sont l'image de la rencontre entre le révélé et le voilé sur un parcours qui s'étale de l'expressivité extrême au silence le plus profond.
Car la réalité est là, derrière son épaule. Chaque guerre a déclenché une période d'angoisse dans le travail de Kupferman. Le retour au calme est toujours un réapprentissage du geste quotidien, de la discipline artisanale. Mais l'angoisse demeure dans l'exercice de la sensibilité, dans le choix d'une nouvelle activité et, une fois accomplie, dans l'examen de sa "validité".
Quelques remarques enfin au sujet de la couleur chez Kupferman. Le rapport des blancs, des gris, des noirs, des violets et des pourpres tel que la peinture et l'œuvre sur papier nous le présente au "point d'arrêt" n'est, lui aussi, ni prémédité, ni déterminé. De même que dans les activités consécutives, il n'y a aucune hiérarchie. "Appelée et nourrie par la matière", pour reprendre la belle expression de Matisse, la couleur lui assure, à cette matière toute en translucidités et en opacités, son équilibre constant, d'une activité à l'autre. Elle participe, au-delà des apparences, du désir de révéler et de voiler. Elle n'est jamais, même dans le radicalisme de certaines toiles silencieuses, une variation sur le thème du monochrome.