De liefste
Objet musée
Numéro d'inventaire : 14359
Titre : De liefste
Dénomination contrôlée : Oeuvre d'art-dessin
Désignation de l'objet : Dessin intitulé De liefste ("la plus douce"), portrait par Klaus Grünewald de sa femme Jacqueline (?)
Matériaux : Papier
Techniques : Feutre (?)
Dimensions : 21,5 cm x 28,0 cm
Mode d'acquisition : don
Source de l'acquisition :
Personnes/Organisations liées : Grünewald, Klaus
Datation (période) : XXe siècle
Date de production :
Provenance géographique :
Provenance géographique :
Informations historiques : Klaus Grünewald rejoint l’équipe de la Malerstube après la déportation de Kopel Simelovic.
Klaus Grünewald est né le 17 juin 1921 à Barmen, ville de l’arrondissement de Wuppertal, en Allemagne. Sa famille a quitté l’Allemagne pour les Pays-Bas. Ses parents, Fritz Grünewald et Emmy Weisskopf, et ses deux sœurs, Lore et Margot-Eva, arrivent en Belgique en 1938. Ils ont fui l’Allemagne, où tous leurs avoirs financiers ont été spoliés. Après s’être réfugiés aux Pays-Bas en 1936, la famille souhaite s’établir à Bruxelles et y développer sa société d’exportation spécialisée dans l’édition de livres pour enfants. Klaus est vraisemblablement resté aux Pays-Bas jusqu’en novembre 1941. En décembre, il requiert son inscription au registre des Juifs. Son adresse officielle est Rue Auguste Danse, 33, à Uccle, où vit le reste de sa famille[3]. Il est étudiant. Ses parents sont arrêtés et amenés au SS-Sammellager, où, le 27 juillet 1943, ils sont inscrits aux numéros 1545 et 1546 sur la liste du Transport XXI. Ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau le 31 juillet. Aucun d’eux ne survit à la déportation. Dans le courant de 1942, Klaus est hébergé clandestinement au château de Bassines, à Méan, où se cachent aussi des résistants, des réfractaires au travail obligatoire et d’autres Juifs, des enfants comme des adultes. Il y donne des cours de dessins aux enfants qui y vivent. Là, il réalise plusieurs dessins représentant la vie quotidienne au château, qui sont visibles sur le site d’un ancien enfant caché, Nico Hamme. Une copie de ce carnet de croquis se trouve aujourd’hui au Musée juif de Belgique. Les activités résistantes d’Eugène Cougnet, le directeur de cette colonie, sont dénoncées à l’occupant. Le 25 octobre 1943, la Feldgendarmerie fait une descente et arrête tous les suspects. Suite à cette rafle, Eugène Cougnet est déporté et meurt[5]. Parmi les Juifs arrêtés se trouvent Klaus et sa sœur Lore. Tous les deux sont livrés à la caserne Dossin le 16 ou le 17 novembre 1943. Klaus Grünewald ne reste pas longtemps à la Malerstube. Lors de la nouvelle année 1944, Irène Spicker conçoit une carte de vœux destinée à Dago Meyer. L’illustration montre Dago Meyer et Hans Wolff au garde à vous devant Max Boden. A côté des signatures d’Irène Spicker, du baron Herbert von Ledermann Wartberg, de Lon Landau et de Benita Hirschfeld figure également celle de Klaus Grünewald. L’auteur n’a réussi à retrouver aucun travail réalisé par Klaus Grünewald relatif à la caserne Dossin. Selon Nico Hamme, il aurait abimé toutes ses peintures « pendant un moment névrotique[7]».
Sa sœur et lui sont libérés le 6 janvier 1944, pour intégrer le personnel de l’Hospice auxiliaire de Scheut, à Anderlecht[8]. Ce home fonctionne dans le cadre de l’A.J.B. sous le contrôle de la Sipo-SD. Klaus et sa sœur y sont placés en résidence forcée du 6 au 28 janvier 1944. Le 25 février 1944, ils regagnent leur domicile ucclois. Ils échappent tous les deux à la déportation, ainsi que leur sœur Margot, qui faisait également partie du personnel du château de Méan.