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Archives "Famille Lipsztadt-Pinhas"

Objet musée

Numéro d'inventaire : 18135
Titre : Archives "Famille Lipsztadt-Pinhas"
Dénomination contrôlée : Document
Désignation de l'objet : Panneau encadré présentant une série d’archives familiales, documents et photos, retraçant le parcours de la famille Lipsztadt-Pinhas durant la Seconde Guerre mondiale. Le panneau a été réalisé à la demande de Marie Pinhas.
Matériaux : carton, papier, papier photographique, verre, encadrement plastique
Techniques : photographie noir et blanc, impression, collage, encadrement
Dimensions : 70,0 cm x 100,0 cm
Mode d'acquisition : don
Source de l'acquisition :
Personnes/Organisations liées :
Datation (période) :
Date de production :
Provenance géographique :
Provenance géographique :
Informations historiques : D’origine grecque, Marie Pinhas est née à Salonique le 6 mars 1931. Ses parents, Isaak Pinhas et Régine Mallah, émigrent en Belgique à Bruxelles en 1932. Son père est comptable et sa mère travaille comme couturière. A l’école, Marie se fait appeler « la petite Grecque » mais se sent tout à fait intégrée. Chez elle, sa famille parle judéo-espagnol, une langue qu’elle comprend et qu’elle pensait être un patois grec. Mais elle n’est pas pratiquante et ignore qu’elle est juive. Après l’exode qui les mène à La Panne en mai 1940, Marie et ses parents rentrent à Bruxelles. Elle ne porte pas l’étoile jaune et vit sa vie d’écolière normalement. Son père n’inscrit pas sa famille au registre des Juifs et sur sa carte d’identité, il parvient à transformer son prénom en « Ino ». En mai 1944, suite aux bombardements des alliés dans leur quartier de Laeken, la famille trouve refuge chez le patron du père qui les loge dans son grenier. Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation via une lettre anonyme. Après trois jours dans les caves de la Gestapo de l’Avenue Louise, ils sont conduits à la caserne Dossin à Malines. Le 31 juillet 1944, alors que Marie n’a que 13 ans et demi, elle est déportée à Auschwitz avec sa famille par le XXVIème convoi. Le 2 août 1944, arrivées à Birkenau, Marie et sa mère sont séparées Isaak, qu’elles ne reverront plus jamais. Trente ans plus tard, Marie apprendra qu’il a été gazé au Zyklon B dès son arrivée au camp de Mauthausen, le 5 février 1945. Elles échappent à la sélection et intègrent Birkenau où elles restent trois mois. Se vieillissant de trois ans, et ne révélant jamais leur lien de parenté mère-fille, Marie survit à la dysenterie, au Revier et aux sélections. Quelques minutes après leur arrivée, Marie et sa mère sont déshabillées, rasées, déshumanisées par les SS. L’un des souvenirs qui a marqué Marie est l’angoisse des « sélections », ces tests au cours desquels les SS décidaient qui, à cause de sa faiblesse physique, serait gazé. Elle redoutait aussi les inspections du Docteur Mengele. Le 27 octobre 1944, Marie et sa mère sont transférées en Bavière au camp de Landsberg (camp pour hommes), où elles sont affectées aux travaux d’intendance et plus spécifiquement dans les cuisines des SS. A la fin du mois de novembre 1944, elles quittent Landsberg pour un sous-camp de Dachau à Turkheim, d’où elles partent effectuer un travail abrutissant le long du camp. Fin avril 1945, lors de l’évacuation de Dachau, elles parviennent à s’évader d’une grange en compagnie de Dora, une autre déportée. Elles trouvent refuge à l’église de Turkheim. Marie se souvient que, pendant qu’elle déambulait dans les rues de Turkheim, un soldat US l’a emmenée dans une boutique de vêtements et lui a offert une robe, ce qui lui a redonné l’aspect d’une fillette libre. Le lendemain, les Américains entrent dans le village. Rapatriées par un transport de la Croix-Rouge, elles arrivent à Bruxelles le 1er juin 1945. Grâce à l’aide d’un oncle qui vit à Paris, Marie peut reprendre l’école. Elle termine des études commerciales en 1949 et devient sténodactylo à l’agence Publi-Ciné. Marie vit avec sa mère jusqu’à son mariage avec Bernard Lipstadt, le 3 juillet 1954. Bernard est lui aussi un rescapé juif. Ils ont deux filles, Nadine et Viviane. Plus tard, Marie entre à la Fondation Auschwitz où elle est employée bénévole et témoin. Elle participe au voyage, « Train des milles », organisé en 1995 par la ville de Namur.