Le Gardien Bleu
Objet musée
Numéro d'inventaire : 17228
Titre : Le Gardien Bleu
Dénomination contrôlée : Oeuvre d'art-sculpture
Désignation de l'objet : Sculpture en céramique de Tania Wolski, 2013
Matériaux : grès, émail
Techniques : émaillé (haute température 1250°)
Dimensions : 63,5 cm x 20,8 cm
Mode d'acquisition : don
Source de l'acquisition :
Personnes/Organisations liées : Wolski, Tania
Datation (période) : XXe siècle
Date de production : 2013
Provenance géographique : Belgique, Bruxelles
Provenance géographique :
Informations historiques : Tania Wolski
Bruxelles - 1964
Après avoir étudié, vécu et travaillé à Venise, c'est à Bruxelles où elle vit
désormais que Tania Wolski débute sa formation plastique en s'inscrivant, en
2007, à l'Académie de Watermael-Boitsfort dans l'atelier de céramique de
Vincent Kempenaers car, comme elle le confie elle-même, elle a « toujours aimé
la sculpture, la tridimensionnalité, le relief ». Elevée dans un milieu artistique, elle
ressentira en effet, dans sa maturité, le besoin de manifester son appétence
créatrice, ce que révèle le travail du grès qu'elle réalise et expose depuis dix
ans.
Les personnages modelés témoignent immédiatement d'une approche
imaginative de la figure, loin du réalisme que l'artiste n'aime guère car il est
question pour elle de donner corps à la tribu de sa mythologie intérieure
peuplée de monstres fantastiques qu'elle monte, évide, griffe, creuse,
boursouffle, excroît, coiffe en cornes et en boucles, en vasques courbes et en
géométries anguleuses, plus récemment incrustées de verre, avant le passage
au four qui les figera dans la couleur éclatante de leur émail. Les mains dans la
terre, sans dessins préalables, Tania Wolski se laisse obligatoirement devancer
par ses histoires intérieures. Ainsi procède-t-elle, dans l'immédiateté de sa
féconde créativité.
Obéissante dans son modelage, la terre accepte la rudesse du créateur qui la
tiraille, en étirement ou en écrasement, se laisse pétrir pour offrir des oeuvres
ravinées, blessées d’aspérités, brillantes et colorées ou, depuis peu, mattes et
sombres comme des sculptures de lave telles les 18 figures de l’installation
présentée en duo avec le designer Luc Vincent à Up Town Design en septembre
2016. « J’aime la terre. Sa force réside dans la beauté de ses imperfections,
dans son extraordinaire mémoire géologique et humaine. Voilà pourquoi j’aime
qu’on perçoive les traces de ce qui s’y est passé.» Dans son atelier ixellois, Tania
Wolski navigue entre ses terres, ses gouges et ses émaux, exploratrice de la
matière dans cet espace de liberté où sa dictée poético-ludique n'accepte
aucune contrainte, exception faite à celle de l'alchimie des oxydes qui jouent
de leurs transmutations au rythme des degrés.
Rarement solitaires, souvent en tandems ou, récemment, en centuries – une
belle infanterie néo-antique que l’artiste élabora 3 ans durant et qui se constitue
d’une armée de 200 figures émaillées de blanc ou de bleu – les créatures de
terre racontent l’univers imaginaire de Tania Wolski. Une horde fabuleuse qui
affirme sa présence dans la vie que la créatrice lui insuffle.
Caroline Bricmont, décembre 2017
Lampes: Luc Vincent (by Hind Rabii) - Photo : Lode Saidane
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