projet nouvelle synagogue Anvers, De Lange, 1923
Objet musée
Numéro d'inventaire : 18599
Titre : projet nouvelle synagogue Anvers, De Lange, 1923
Dénomination contrôlée : Document
Désignation de l'objet : Dessin imprimé sur carton, projet pour la Construction d'une nouvelle Synagogue à Anvers, par Joseph De Lange, 1923. Deuxième prix partagé, retenu pour exécution.
Matériaux : papier cartonné, encre
Techniques : impression
Dimensions : 20 cm x 28 cm
Mode d'acquisition : achat
Source de l'acquisition :
Personnes/Organisations liées : De Lange, Joseph
Datation (période) : 1923
Date de production : 1923
Provenance géographique : Europe, Belgique, Anvers
Provenance géographique :
Informations historiques : Joseph De Lange entame sa carrière professionnelle en 1907. Bien introduit tant dans la bourgeoisie juive anversoise que dans les milieux d’affaires et les cercles artistiques de la métropole, il est bientôt sollicité pour de nombreux projets publics et privés, maisons d’habitation et de rapport, usines, immeubles de bureaux, édifices religieux. Il œuvre principalement à Anvers et dans la région anversoise. Bruxelles lui doit le projet de la synagogue orthodoxe, rue de la Clinique à Anderlecht.
Membre de plusieurs cercles professionnels et artistiques, Joseph De Lange n’a que vingt-sept ans lorsque l’association Kring voor Bouwkunde publie dans une édition jubilaire 1900-1910 les deux projets de synagogues dont il a eu commande, l’une à Anvers, l’autre à Ostende, ainsi que des reproductions photographiques de maisons de maître dont il est l’auteur. Sont ainsi juxtaposées deux maisons de maître dont les façades sont illustratives de son style, l’une résolument classique, l’autre d’inspiration Art Nouveau sobre, exemple de l’habitation belge moderne construite en matériaux locaux.
Kring voor Bouwkunde est un cercle d’idées et de discussions dont Joseph De Lange sera membre dès sa première année d’existence en 1900. On y débat notamment de l’officialisation du diplôme et du statut de l’architecte. Des visites de monuments d’architecture notoires sont organisées dans toute la Belgique. On y découvre un Joseph De Lange parfois facétieux et déjà très actif ; il en a été rapporteur puis secrétaire, et représente l’association lors de congrès internationaux, comme à Vienne en 1909. Il y fera des conférences, notamment sur l’art et l’architecture hébraïques et sur ses séjours à Vienne et aux Pays-Bas5. Plus tard, Joseph De Lange rejoint la Koninklijke Maatschappij der Bouwmeesters van Antwerpen.
Parmi les édifices privés conçus par Joseph De Lange, le plus remarquable est probablement l’hôtel de maître situé 238-240 rue Lamorinière à Anvers, commande des époux Bamdas. L’immeuble, modifié au gré des époques successives, abrite de nos jours les salles de réception des Salons De Laet. Arnold Bamdas, né à Vilnus en 1872, vécut à Minsk puis, fuyant avec sa famille les pogroms de Russie, s’établit à Anvers en 1888. Négociant en diamants, il est l’un des fondateurs et dirigeants de la Bourse diamantaire anversoise. Très fortuné, il s’implique beaucoup dans la vie communautaire juive de la métropole, dont il soutient activement et généreusement les œuvres sociales et philanthropiques, entre autres Ezra, dont il est l’un des fondateurs et le Centraal Beheer van Joodse Weldadigheid en Maatschappelijk Hulpbetoon (Centrale d’Œuvres juives anversoises), qu’il préside à sa création, de 1920 à 19246. Arnold Bamdas et son épouse Lina, fille du diamantaire Abraham Tolkowsky, commandent à Joseph De Lange le projet d’un hôtel particulier avec un programme précis : l’habitation, spacieuse et confortable, aura une double vocation, à la fois représeAchevé en 1913, l’immeuble est de style éclectique, présentant à la fois des éléments classiques, mauresques et représentatifs de l’Art Nouveau, en ce plus particulièrement le hall d’entrée et la cage d’escalier. Pour la somptueuse décoration intérieure, les Bamdas font appel à Henri Verbuecken, peintre et décorateur très en vogue. L’étage noble se compose d’une succession de pièces destinées à recevoir, au gré des circonstances : petit salon russe, salon florentin, salle à manger vénitienne, salle de billard-fumoir à l’orientale. En prolongement de ces pièces de réception s’ajoutait un grand jardin d’hiver, aujourd’hui disparu. L’étage supérieur est occupé par les appartements privés du couple, décorés en style grec classique, et les chambres d’enfants ; les combles sont aménagés pour les domestiques7. De nombreuses personnalités, tant du monde artistique que de la communauté juive, fréquenteront régulièrement les salons de l’hôtel particulier de la rue Lamorinière.ntative et familiale.
En outre, mentionnons encore, toujours à Anvers, quelques immeubles de bureaux, dont les installations de la Amsterdamse Bank et le siège d’une compagnie d’assurances, rue d’Arenberg, des bâtiments rue de Mérode et à l’angle des rues du Pélican et des Fortifications8. Joseph De Lange apporte aussi sa contribution au mouvement social et architectural des cités-jardins, s’insérant ainsi dans le courant d’archi tecture et de pensée “romantico-rationnel” de l’époque9. Il est l’auteur de la cité-jardin Heldenstad ou Cité des Héros et Invalides de Guerre à Deurne, un ensemble de deux cents habitations de style cottage anglais, flanquées d’un monument dédié au Roi Albert Ier, ensemble édifié en 1926-1927, aujourd’hui détruit.
Mais le nom de Joseph De Lange est aussi – et peut-être surtout – attaché à des édifices religieux en Belgique. Il est en effet l’auteur de quatre synagogues : la synagogue d’Ostende (1906-1911), située place Philippe Van Maestricht ; la synagogue portugaise d’Anvers (1910-1913), Hoveniersstraat ; le projet de la synagogue Romi Goldmuntz (1923-1929), Van den Nestlei à Anvers et la synagogue orthodoxe, rue de la Clinique à Anderlecht. C’est lui aussi qui construit le bain rituel ou mikvah, rue Van Diepenbeeck à Anvers, inauguré début 1939.